Mendacium

Mendacium est une mystérieuse planète morte. La première observation de la planète est récente, après que le Cercle Shankari ait passé ses télescopes sur une portion de l’univers d’où semblait provenir un étrange signal électromagnétique. Ils y ont alors détecté une petite planète ne figurant alors pas sur les cartes. Le VSS Terra Incognita, envoyé sur place pour étudier le phénomène, ne découvrit que le vide à son arrivée, et les images des télescopes sur plusieurs planètes du Cercle confirmèrent la disparition du corps céleste. Sous la direction du docteur Ketkin, l’équipe scientifique découvrit que le mystérieux signal électromagnétique semblait indiquer des coordonnées, et peu après, le vaisseau captait un signal similaire, s’empressant de le suivre. A l’approche de la position estimée par les coordonnées, le Terra Incognita quitta brutalement l’espace de saut, conséquence d’un croisement avec une zone de l’espace-temps déjà déformée par le passage d’un vaisseau. Les ingénieurs du générateur Fulguria du vaisseau Shankari estimeront un peu plus tard la taille du vaisseau en milliers de kilomètres, en se basant sur une vitesse inférieure à celle du Terra Incognita. Une nouvelle fois, le vaisseau capta un signal similaire, et se dirigea vers les coordonnées envoyées. Il y découvrit une mystérieuse planète, n’apparaissant jusqu’à alors pas sur les cartes. Mendacium semble, après l’arrivée du Cercle, s’être arrêté à un endroit, mais à l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve qu’elle ait pu se déplacer, et personne ne peut expliquer la disparition et l’apparition d’astres à divers endroits ; personne ne peut de fait prouver qu’il s’agit du même corps céleste.

L’atmosphère se découpe majoritairement en deux grandes parties. La première, située entre cent et quatre-vingt kilomètres d'altitude, est extrêmement dense, et filtre une grande partie de la lumière du soleil. Composée de dioxyde de carbone à quatre-vingt-onze pourcent, de méthane à huit pourcent, de diazote à zéro virgule sept, de dioxyde de souffre à zéro virgule zéro un, et traces d’autres éléments, cette partie est aussi très toxique. La deuxième partie, en dessous de quatre-vingt kilomètres, est bien moins dense et translucide. Elle est composé quatre-vingt-seize pourcent d’azote. Le reste est un mélange de dioxyde de carbone, de dioxygène, d’hélium, et beaucoup de vapeur d’eau, ce qui rend le taux d’humidité de la planète globalement élevé.

Du fait de la haute atmosphère, Mendacium semble éclairée par une pâle lueur jaune. Une personne regardant le ciel ne verra pas les étoiles, même de nuit, la vision étant bloquée par la haute atmosphère. Au sol, un unique continent occupe près de quarante pourcent de la planète, entouré par un profond  océan. Le continent est bordé au nord par une immense chaine de montagnes rocheuses, sans aucune végétation, large de huit-cent kilomètres, qui plonge dans l’océan d’un côté, et finit en de longues vallées du côté des terres. Au-dessus de trois mille mètres d’altitude, le gris uniforme laisse progressivement la place à de la neige, qui ne cessait de s’accumuler jusqu’au point culminant, à plus de douze mille mètres. Particularité de ce dernier, son sommet était une plateforme circulaire de cent mètres de diamètre.

Le reste de la planète est une immense plaine, plus plate que n’importe que n’importe quelle autre planète du cosmos d’Oxus. La seule végétation est une herbe rase, présente en larges bandes sur un sol noir totalement plat. De temps à autres, sur des promontoires, on trouve quelques lacs d’où coulent des rivières. Rien ne se détache de ce sinistre décor, et la planète toute entière semble avoir été aplatie par un immense rouleau compresseur. Aucun signe de faune, aucun vestige d’infrastructure artificielle n’est visible à la surface.

Le fond de l’océan est à l’image de sur la surface, totalement plat. Si la chaine montagneuse s’enfonce profondément dans la mer, le reste continent passe sous l’eau sur un plateau continental large d’environ cinquante kilomètres. Puis vient un abrupt talus continental, qui mène à la plaine abyssale, nivelée à six mille mètres de profondeur.